angus

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mercredi 28 juillet 2010

Ti-Jean

I.

Sans bruit le désert

sur terre de débris

l’oasis se fait rare

et s’effrite les galets

comme la peau d’un vieillard

les feuilles mortes en audition

sur l’asphalte raide

les mains rigides, l’œil alourdi

le stress vainqueur

le stress conquérant

le tétanise

ses souvenances se distance

le lot des arpailleurs

d’idées nouvelles déjà vieillies.

et l’automne tarde…

et s’en vont les outardes…

quand même…

II.

un intermède sans interlude

c’est mieux avec une bière d’in mains

comme un hiver passé dans l’sud

comme un hiver sans son sapin

pas d’boule de Noël

pas d’crèche su’a neige

pas d’mononcle ben swell

pas d’cheveux d’ange, sapin allège

les révérences sont faites

les révérends en fêtes

le vin d’messe à messe de minuit

pour les p’tits, on les baptiseras demain…

Jean Prospère en d’ssous d’une table,

Jean Espère derrière l’étable

Jean Maudit par ses confrères

Jean Petit…encore une bière

Jean Chéri…encore un verre

Jean Dans l’lit, baise sa misère...

mardi 27 juillet 2010

Le Brise-glace en plein été


Comme un brise-glace,
Échoué dans l'sable,
Dans l'attente des gels futurs,
Je fixe les détroits,
Jusqu'au prochain passage,
La grande migration,
Qui me pompe le cœur,
Qui bloque mes artères,
Qui forme le caillot,
Parce qu'absent,
Je suis sur place,
J'essuie la glace,
L'abstrait dans l'tapis.

La Baie James qui m'émeut,
Quand vient l'soère,
Un couché d' soleil
Dans l' blanc des yeux...

Mes temps s'imposent,
Silences, symbioses,
Mes tempes explosent,
S'allègent et poids lourds...
J'ai les yeux en d'ssour,
De mes oreilles,
Trop étroites et trop petites,
Pour entendre quoi que ce soit...

Moi, système de santé,
Publique et pudique,
De mon espérance de vie,

Je tourne en rond,
Parce que pas angulaire,
Mais pas pantoute,
Pas pour 5 cents
Pas pour 10 piasses
Pas pour rien non plus...

Quand j'me 2x4, quand j'me plywood,
Que j' me plâtrise, que j' me tire les joints
J' m'enferme dans mon corbillard,
Gossé de mes mains...

Y a de quoi être fier,
J' me panne-mécanique,
Pi pour un peu j' respire,
Une terre d'humus,
Et pleine d'engrais,
Je pousse-pousse vite...

J' m' hyperactive,
J' m' interactive,
J' m' intramurôsse,
J' m' intraveineuse,

Mémoire-Sélective
Mémoire-S'invectice,
Mémoire-Mal-de-Vivre
Ou Mémoire-Mal-de-Soi

À quand l'ultime soluté ...

dimanche 25 juillet 2010

La Marjolaine

T'aurais pu être journalière par défaut...
hebdomadaire de nature
dromadaire assoiffé
qui couraille les oasis maltés
désaltérant nos ventre orgueilleux...

pourtant, t'as choisis... PIRATE!
t'as pris position...la flibuste...
t'as choisi ton monde...
les Rapailleurs de torts...

encore une fois, on traversera la mer avec toé
dans la tempête de ta vie
vers l'atoll, ton espérance

quand à l'abordage de notre parlure
violant sa syntaxe comme si c'était une vierge du Congo
tu hisseras tes voiles
les Tabous prendront le bord
pi tu dévaliseras les infortunes des tous-nus...

tu planteras une fois encore Pavillon Noir...
...Jolly Ranger..
sur notre Martinique, sur nos Bermudes
sur Notre-Dame-de-la-Sallette...
ta Petite-Nation...

tu r'dresseras les torts
sur la planche de ton Sloop
tu crieras 'À Mort! À Mort !'
pour ravir tes mercenaires

tu iras
à l'assaut des Galions espagnols
et des navires Anglais
éventrant vaisseaux de guerres
croulant sur le poids de ta figure de proue
un Léo avec un couteau entre les dents

les sirènes...Rien à Foutre...trop cucul

pi un jour
on foutra un gros Criss de X sur la Map Monde
gueulant aux 5 continents
que la plus précieuse des épices
que la pierre qui brille le plus
que l'hymen de bois, de cuir et de fer
aux arômes de Marjolaine...
est drette icitte !